Entretien mi-parcours : Aguineth Andrade

Le bénévolat a le pouvoir de changer notre vision des choses, et le parcours d’Aguineth Andrade avec Serve the City dans le cadre du Corps européen de solidarité (CES) en est la preuve. Dans cette interview, Aguineth revient sur l’évolution de son point de vue sur le bénévolat et le CES, les défis qu’elle a rencontrés et son développement personnel et professionnel pendant son séjour à Bruxelles.

Comment votre perception du volontariat et du Corps européen de solidarité a-t-elle évolué depuis que vous avez commencé ?

AA: Honnêtement, mon point de vue a changé. Avant, je pensais que le bénévolat avait un impact plus important sur la vie des gens, en partie parce qu’il semblait y avoir moins de personnes qui s’y consacraient. Mais après avoir rejoint Serve the City dans le cadre du programme ESC, j’ai réalisé qu’il existait en fait toute une communauté de personnes qui consacraient leur temps à aider les autres.

Cela dit, j’ai également compris que notre impact collectif est limité : il y a tellement de personnes dans le besoin et pas assez de bénévoles pour répondre à tous les besoins. Même si nous pouvons avoir l’impression de ne pas en faire assez, j’ai pris conscience que nous faisons réellement une différence. Ce n’est pas toujours évident, mais quand on y regarde de plus près, on peut le voir dans les vies que nous touchons.

Quant au Corps européen de solidarité, c’est une opportunité incroyable. Il ne s’agit pas seulement de faire du bénévolat et de rencontrer de nouvelles personnes, c’est aussi une chance de s’épanouir personnellement. On peut voyager, acquérir de nouvelles compétences et acquérir une expérience pratique. Avec le recul, mon opinion sur le CES a évolué : il ne s’agit pas seulement d’aider les autres, c’est aussi un moyen formidable pour moi de m’épanouir.

Quels ont été les moments forts de votre expérience jusqu’à présent ?

AA: Travailler dans une ONG est un rêve devenu réalité, quelque chose que j’ai toujours espéré mais dont je n’étais pas sûr que cela arriverait un jour. C’est incroyablement gratifiant de savoir que, même si l’impact est limité, mon travail contribue à améliorer la vie des gens.

Cette expérience m’a également beaucoup appris sur moi-même. J’ai réalisé que j’avais plus de compétences que je ne le pensais, ce qui m’a donné confiance en moi et m’a procuré une profonde satisfaction.

Un autre moment inoubliable a été ma participation au forum Serve the City à Berlin. Les ateliers étaient inspirants, abordaient des sujets très intéressants, et découvrir une nouvelle ville était un bonus supplémentaire !

Avez-vous rencontré des difficultés auxquelles vous ne vous attendiez pas, et comment les avez-vous surmontées ?

AA : Mon séjour à Bruxelles a été globalement positif, mais il n’a pas été sans difficultés. L’un des moments les plus difficiles a été de subir le racisme d’une personne travaillant dans la maison où je vis et de ne recevoir aucun soutien de la part de mes colocataires. Cela a été douloureux d’être traitée de manière injurieuse et d’être victime d’injustice. Je suis encore en train de digérer tout cela, mais j’avance pas à pas.

La barrière linguistique a également constitué un défi. Même si beaucoup de gens ici parlent anglais, j’ai parfois du mal à m’exprimer aussi clairement ou aussi rapidement que je le voudrais. Le côté positif, c’est que j’ai commencé à suivre des cours de français, ce qui m’aide petit à petit à gagner en confiance dans certaines situations.

Comment estimez-vous avoir évolué sur le plan personnel ou professionnel depuis le début de votre parcours de bénévolat ?

AA : Me retrouver seule dans un nouveau pays, sans connaître personne au début, a été une expérience très enrichissante sur le plan personnel. Cela m’a appris à avoir davantage confiance en moi, à savoir que je suis capable de relever des défis, de trouver des solutions et de compter sur moi-même pour accomplir des choses.

Sur le plan professionnel, me plonger dans la communication et les réseaux sociaux, un domaine dans lequel je n’avais aucune expérience préalable, m’a montré à quel point je suis capable d’apprendre de nouvelles choses. Cela m’a donné confiance en moi de réaliser que je peux m’adapter et acquérir des compétences que je ne pensais pas pouvoir acquérir. À la fin de mon bénévolat, je suis convaincue que j’aurai encore plus évolué et que je serai capable de faire beaucoup plus.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez accomplir ou sur quoi vous aimeriez vous concentrer pendant les derniers mois de votre période de volontariat ?

AA : Au cours des prochains mois, j’aimerais me concentrer sur l’amélioration de mon travail autant que possible et essayer d’améliorer mon français.

Comment vos interactions avec les autres bénévoles ou les habitants ont-elles influencé votre expérience ?

AA: Passer du temps avec d’autres volontaires du SEC m’a montré que, même si nous sommes dans des endroits différents, nos expériences sont étonnamment similaires, ce qui est très rassurant. Mais ce qui rend vraiment ce voyage spécial, ce sont les personnes incroyables que j’ai rencontrées ici ; elles ont apporté tellement de positivité et d’énergie dans ma vie.

En repensant à la première moitié de votre année de volontariat, que diriez-vous à quelqu’un qui envisage de rejoindre le Corps européen de solidarité ?

AA : Je dirais : foncez, sautez sur l’occasion de faire du bénévolat ! C’est une opportunité incroyable pour votre développement personnel et professionnel. Vous aurez également la possibilité de changer véritablement la vie de quelqu’un d’autre, en fonction de l’organisation dans laquelle vous vous engagez et du rôle que vous occupez. Et si vous avez 18 ans et que vous êtes encore en train de réfléchir à votre avenir, le volontariat avec le CES peut être un excellent moyen d’en apprendre davantage sur vous-même, de gagner en indépendance et de mûrir en tant qu’adulte.

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